La poésie de la semaine : Marées de vie (florilège)

 

Mer ecume quangpraha pixabay 

MARÉE DE VIE

 

 

Marée de vie de vents écumée*,
j'enroche tes rêves
sous la houle des mots.

Marée de vie de vents écumée,
j'écoute sans trêve
les chants de tes flots.

Marée de vie de vents écumée,
je parcours tes grèves
comme simple matelot.

Marée de vie de vents écumée,
l'onde s'élève
dans le creux de tes eaux.

 

Sandra Dulier, 15.04.2014

 

ELLE NE SAVAIT PAS

 

 

Elle ne savait ce qui avait promené ses pas jusque là**,
jusqu'à ce bout de mer perdu sur la plage.

Les mouettes flirtaient avec le ciel en envols rieurs.
Les galets chantaient l'âme des hommes.

Journée ordinaire d'une automnale marée.

Plus de touristes ni d'enfants.
Juste les falaises accrochées au vent,
proues fières et libres
sachant l'équinoxe proche,
en lames de fond érodées
de sirènes et de naufrages.

Elle aimait cette nature folle
qui tempêtait jusqu'au coeur
ses violences et ses éclats.

Plus de mouettes, plus de falaises,
un vacarne assourdissant
de mer déchaînée,
galop d'écume
et reculée
qu'elle respecte.

Elle craint et vénère cet océan,
celui-là qui lui a pris tant d'amants,
ces linceuls orphelins
de leur port et de leur tombe.

Elle savait qu'elle était là cependant
pour écouter la complainte vivante
des fiancés de l'écume.

 

Sandra Dulier, 16.09.2014

 

NAVIRE DUNAIRE

 

 

Navire dunaire  en mots immergés,  la marée encoquillée  de rêves  invite le lecteur  au souffle  d'un renouveau. La poésie est ce ponton abyssin où le flux invincible  des mots  est crique verrière  d'une plume suspendue. 

 

Sandra Dulier, 03.04.2014

 

SULFURE ET MÉMOIRE

 

 

Le souffle enfle la dune
de ses poussières verrières.

Le sel et le sable mêlent leur feu,
liquidité d’une plage en fusion de vie.

Les rivières ruissellent leurs eaux
jusqu’à la mer en flux
et content au vent les secrets enfouis,
de l’aube au crépuscule.

Le chant des vagues est une musique lente
aux oreilles du pêcheur endormi,
sous la grève calme des éternelles marées.

Le bruissement froissé des déferlantes
invite le voyageur à contempler
les vastes plaines nacrées
s’échouant à ses pieds.

La mer dune nos âmes en oubli,
coquilles de notre mémoire ;
simples et dépossédées.

Le port de nos vies est un vaste sac
dans lequel se thésaurisent
nos cœurs d’enfants.

 

Sandra Dulier, Sable et Lumière : Miroirs et reflets poétiques, 17.02.2015


CE POÈME



Ce poème n'a pas de fin,
il est marée et lointain.

 

Sandra Dulier, 23.05.2014


*Une nouvelle fois, j'utilise l'anaphore. La répétition de l'expresssion Marée de vie de vents écumée symbolise le mouvement continu et cyclique des marées. La cadence du poème évoque l'enroulement des vagues, leur flux  et reflux. 

**Poème publié en premier sur la plateforme communautaire Ipagination (aujourd'hui disparue).


 

 

Sandra Dulier, Plume Funambule 


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